L’image du sentier permet de représenter la pensée de quelqu’un. Il y a un début, un cheminement et un point d’arrivée. Un tel discours consiste à placer les idées les unes à la suite de l’autre, comme nous plaçons un pas devant l’autre pour avancer. C’est l’approche rationnelle.
Mais que faire en cas de conflit ? Que faire d’une histoire qui part d’un même point de départ et s’en va dans deux directions différentes ?
Ou encore il arrive qu’il faille trouver de nouveaux chemins entre plusieurs points de départ et plusieurs points d’arrivée.
Parfois, il y a plusieurs points de départ, comme plusieurs points de vue, et, un même point d’arrivée.
Dans un échange à plusieurs, chacun à tendance à défendre sa position et à la répéter sans cesse pour être sûr qu’elle soit bien prise en compte. Souvent les différents points de vue ne s’excluent pas mais se complètent pour donner une vision plus globale. Il n’y a pas de discours unique mais des ensembles de relations.
Afin de mémoriser, nous pouvons cartographier et garder à l’esprit plusieurs idées opposées ou différentes. Cette démarche est adaptée à la résolution de conflit, à la créativité et à l’intelligence collective.
Cartographier, consiste à disposer toutes les idées en fonction de leur proximité sur une carte, sans chercher à les sélectionner a priori, afin d’obtenir une vision la plus complète des chemins possibles. Dans un premier temps, nous cherchons non pas ce qui est vrai mais les différents points de vue sur un sujet. Plus le nombre de personnes qui propose un point de vue est grand, plus la vision a des chances d’être complète.
Ces cartes sont performantes pour une vision globale et pour chercher de nouvelles idées et de nouveaux points de vue. Elles permettent de voir tous les chemins en même temps et d’en chercher de nouveaux à explorer. Nous pouvons désormais co-construire de nouvelles idées. Au passage, nous produisons un document collectif et nous entrevoyons la résolution d’un conflit.
Voici une carte textuelle :
Cartographier
• Cartes mentales (Mind Mapping) : quelques mots en relation disposés sur une feuille
• Cartes heuristiques couplées à un territoire pour situer des dizaines de lieux différents
Exemples de territoire : nos maisons, un parc, un paysage, un corps humain.
• Nuages de mots-clés (tag cloud) pour faire ressortir les mots-clés d’un site
• Cartes textuelles
1) Listes à points et à sous points.
2) Formulation courte des idées tenant sur maximum une ligne.
3) Gras, soulignés, italique.
Recommandations :
a) Ne pas imposer une structure de discussion.
b) Eviter la polarisation pour/contre.
c) Les idées intéressantes émergent au bout de plusieurs itérations.
d) Choisir parmi les idées collectives.
Modération
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Dresser une cartographie d’idées et d’opinions qui s’entremêlent est une bonne idée, on peut très facilement sérier les positions unilatérales de celles qui ne le sont pas… Cependant, quelle est la différence notable entre une idée conduite rationnellement qui s’échine à fermer toutes les portes pour n’en ouvrir qu’une seule en conclusion et une pensée disruptive qui va dans tous les sens sans aucun lien logique? Je pense que dans un tissu de pensée, il existe des points de capiton, des noeuds qui tiennent le tissus pour qu’il ne se décompose… Peut-être qu’une cartographie d’un dialogue collectif nous permettra de les mettre en évidence.
Le mapping des idées peut être un bonne technique pour mettre en évidence les synthèses éclairantes qui sont, justement, ces points de capitons autorisant non seulement la pluralité des propos mais aussi rapprochant les idées apparemment contradictoires alors qu’elles ne sont que contraires.
Ai-je bien compris: “de deux propositions contradictoires, l’une est nécessairement fausse. Deux propositions contraires ne sont jamais toutes deux vraies en même temps, mais elles sont parfois fausses en même temps”?
alors, si mes souvenirs sont bons, cher confrère, à propos de nos vieux cours de logique propositionnelle en première et deuxième candi, la contradiction est une disjonction exclusive (pwq), la porte est soit ouverte soit fermée, impossible d’avoir les deux à la fois, les contraires releveraient de la disjonction inclusive (pVq) , le blanc ou le noir mais pas exclusivement parce que le blanc et le noir sont vrais ensemble aussi (le gris).